ASMR est l’abréviation de Autonomous Sensory Meridian Response (réponse méridienne sensorielle autonome) et représente une agréable sensation de picotement ou de fourmillement ressentie dans la région de la tête, du cou et des épaules lorsqu’on écoute quelqu’un chuchoter ou faire des sons ou des mouvements répétitifs.
Bien que tout le monde ne trouve pas l’ASMR agréable, ceux qui éprouvent cette sensation affirment qu’elle est capable d’atténuer les crises d’anxiété, la dépression et même les douleurs chroniques, et elle est de plus en plus utilisée comme technique de relaxation et même pour mieux dormir.
Certains des créateurs d’expériences ASMR ont des millions d’adeptes.
Un Coréen qui mange des bonbons, un Canadien qui mâche des objets, un ASMRtiste espagnol qui raconte des histoires et une fille qui chuchote en polonais… Les dérivations de l’ASMR dans les réseaux et les plateformes numériques sont multiples, mais toujours avec un objectif : détendre l’auditeur.
En ce sens, de nombreux artistes ASMR optent pour l’enregistrement binaural pour atteindre leurs objectifs. Il s’agit d’une technique d’enregistrement qui simule une acoustique tridimensionnelle, donnant la sensation immersive que la voix du créateur se trouve dans la même pièce que l’auditeur, presque comme si quelqu’un chuchotait réellement à l’oreille de l’auditeur comme dans cette vidéo :
Pour y parvenir, les créateurs les plus avancés utilisent des microphones professionnels haut de gamme qui entourent les différents composants afin d’accroître la sensation de proximité et de tridimensionnalité, et apportent le plus grand soin à leur positionnement, comme cela se fait dans un studio d’enregistrement de musique traditionnel.
En outre, les artistes utilisent une caméra ordinaire pour s’enregistrer en vidéo la caméra d’un téléphone portable haut de gamme fera l’affaire – tout en générant les sons apaisants. En ce sens, les ASMRtistes sont très attentifs à tout geste ou son décontextualisé qui pourrait altérer l’atteinte de l’ASMR par l’auditeur.
Que dit la science à propos de l’ASMR ?
L’émergence de l’ASMR en tant que phénomène biologique est si récente que la science a à peine eu le temps de l’évaluer, mais ces dernières années, plusieurs neurologues et psychologues ont commencé à le prendre au sérieux en lançant des études sur ses possibles implications cérébrales et psychologiques.
Steven Novella, neurologue à l’université de Yale, a été l’un des premiers à faire référence à l’ASMR dans une publication scientifique, recommandant une étude sérieuse du phénomène à l’aide de techniques telles que l’imagerie par résonance magnétique.
Quelques années plus tard, les psychologues Nick Davis et Emma Barratt, de l’université de Swansea, ont mené une étude sur près de 500 volontaires et ont conclu qu’il était nécessaire de tester plus avant les avantages de l’ASMR en tant que mesure thérapeutique complémentaire à la pleine conscience ou à la méditation.
De même, une étude récente sur la misophonie semble révéler que les deux phénomènes pourraient être les deux faces d’une même pièce : un même son peut transmettre des sensations négatives ou positives selon l’auditeur : écouter une fille mâcher une brosse à cheveux en bonbons peut produire une sensation orgasmique, un rire… ou une crise d’angoisse.